Carlos Rosillo aime prendre son temps. Un trait de caractère qui lui a réussi, au regard du succès de Bell & Ross, la maison horlogère qu’il a fondée il y a 20 ans avec son ami d’enfance Bruno Belamich : « Rigueur, sobriété, technicité. Pas de fioritures, on va droit à l’essentiel. » Au siège de la marque, rue Copernic à Paris, il parle des valeurs militaires dans lesquelles il se retrouve, et qui l’ont inspiré dès les débuts de l’aventure. L’entrée de Chanel au capital en 1998 lui a permis de se doter de moyens plus amples pour atteindre ses objectifs, et d’assurer la maîtrise de la production réalisée à La Chaux-de-Fonds, garantie apportée par le label Swiss made.
Avant de parler de « la Rafale », qui marque une nouvelle étape dans la collaboration avec les équipes de Dassault, il nous immerge dans l’histoire de la collection pour démontrer la logique sur laquelle repose chaque innovation. La WW1 bien sûr, Wrist Watch One, en référence à la Première guerre mondiale, et en hommage aux aviateurs militaires qui ont été les premiers à faire passer la montre de poche au poignet. Les tableaux de bord également, qui ont inspiré les principes essentiels de développement du produit : être lisible, fonctionnel, fiable et précis. Sans oublier les multiples partenariats avec la Sécurité civile, le RAID, le GIGN, l’Aéronavale ou encore le Falcon, mais aussi l’armée singapourienne ou espagnole.
Carlos Rosillo s’attarde sur la philosophie de la marque, symbolisée par le ‘&’, union des compétences entre le designer, le maître horloger, l’ingénieur et l’utilisateur professionnel, ce dernier étant l’un des acteurs essentiels et différenciant de la marque. Montrant la photo d’un pilote de Rafale qui porte le modèle lancé cette année à 500 exemplaires, il rappelle que pour la première fois, un pilote porte une montre pensée dans le cadre d’un tel partenariat, en situation dans un avion ayant décollé d’un porte-avion : « Pas de mise en scène, ni de fioriture mais la réalité comme on ne la voit pas souvent », s’en amuse-t-il. Ces partenariats fondent aussi un cercle vertueux : « Une fois que la signature d’un partenaire est apposée sur une montre, la montre s’intègre dans l’institution, les gens y adhèrent, et accordent une valeur à l’objet. »
Présent dans 70 pays, avec un fort potentiel de croissance en Asie, Carlos Rosillo a conscience que face à des géants, Bell & Ross reste un challenger. Mais il en fait un atout en développant un esprit de club, intimiste, réservé à ses clients. Amateur de cigare, il a lancé cette année une Vintage WW1 Edición Limitada aux couleurs des havanes, avec une réserve de marche de 5 jours. Un rappel pour celui qui allume un cigare, qu’il a le temps, celui de bien faire les choses et profiter de la vie.

