L'usine à blockbusters
Avec le nouvel épisode de Star Wars, le studio Bad Robot ajoute un succès mondial de plus à sa liste déjà très fournie. Comment fait-il ?






Lost, Star Trek, Mission Impossible, Super 8, Cloverfield et maintenant Star Wars : Bad Robot Production, le studio créé par J.J. Abrams et Bryan Burk en 1998 à Santa Monica, en Californie, enchaine les blockbusters et les séries à succès. Cette réussite s’explique par les scénarios, mais pas seulement : à chaque nouveau projet, le travail considérable de production innove et affine l’image et le son.
Réunis dans un immeuble de style post-industriel à brique rouge, qui a la réputation d’être introuvable, artistes et techniciens ont le privilège de travailler tous ensemble : sound designers, graphistes et monteurs d’images utilisent des outils technologiques et des logiciels de pointe qui réinventent la manière de produire un film.
Parmi ces merveilles de technologie, ISIS 1000, un cloud commun de 48 To dont ils disposent depuis la production de Star Trek Into Darkness, et qui contrôle en permanence le déroulement de chaque strate, et facilite l’échange des contenus et des fichiers en haute définition. Autrefois hiérarchisées dans le temps avec d’abord le traitement et le montage des images, puis les effets sonores et la musique, toutes les étapes avancent désormais d’un même pas, et cette synchronisation donne un aspect plus organique et cohérent au produit fini. Volonté farouche d’innovation et communication constante entre les services : c’est la force du studio Bad Robot Production.
Connu pour sa flexibilité, J.J. Abrams a accepté d’entrer dans la production à condition de connaître l’histoire de bout en bout, ce qui ne laisse pas beaucoup d’amplitude et de marge de manœuvre aux éditeurs et aux monteurs. Le créateur de Bad Robot Productions a avoué avoir été un « Padawan », c’est-à-dire un apprenti Jedi, dans cette collaboration où les maitres mots sont la clarté et l’efficacité.

« J’adore les histoires où l’on peut croire à l’impossible », déclarait-il dans une interview au New York Times en 2013. Et c’est bien là le but affiché du travail réalisé chez Bad Robot.