Caractères à la loupe
Sybille de Raigniac, graphologue, analyse les caractères au sens propre comme au figuré.




Les « écritures masque »
Et Edgar ? « La signature en dit plus que le corps du texte sur la manière dont on veut communiquer et se positionner socialement. Ensuite, c’est intéressant de voir comment la signature s’articule par rapport au texte et si certains traits se retrouvent dans les deux », précise Sybille de Raigniac. Si Edgar a une petite écriture et une très grosse signature c’est qu’il est peut-être moins assuré qu’il le laisse croire. Et s’il dissimulait son écriture ? « Les ‘écritures masque’ tendent à moins révéler que d’autres la personnalité du scripteur si ce n’est la volonté de ne pas tout laisser paraître. Il est cependant très difficile de dissimuler sa personnalité. Par ailleurs, on peut modifier certains paramètres de son écriture mais pas tous en même temps et sur plusieurs lignes. C’est comme cela que l’on piège un faussaire. »
Sybille de Raigniac, coach en orientation et réorientation et Graphologue
Dans certains pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne, les gens ont des écritures qui peuvent nous paraître semblables. Le phénomène serait-il culturel ? « En effet, poursuit Sybille de Raigniac, le comportement de la personne diffère selon le contexte culturel et l’écriture peut en être un révélateur. On apprend à l’école un modèle calligraphique. Le graphologue analyse la façon dont on s’en détache, dont on le personnalise. Les Français étant individualistes, nos écritures le sont et s’éloignent de ce modèle. » Et une personne écrivant en français, en russe et en idéogrammes chinois exprime-t-elle les mêmes aspects de sa personnalité dans les trois langues ? Il semblerait que son comportement diffère de l’un à l’autre. L’ambition d’Edgar serait-elle aussi affirmée en japonais ?