Tudor : du design à la production
Propos saisis au vol entre le designer et l'ingénieur, dans les coulisses de la création des montres Tudor.

La fabrication d’une montre repose sur ce dialogue, ce jeu de ping-pong entre le dessin de l’un et la réalisation technique par l’autre. « J’ai avancé sur la carrure... Regarde cette esthétique de corne… Penses-tu que cette lunette soit réalisable ? » ponctuent leurs échanges au quotidien.

Atelier Tudor
Tout va plus vite dans cette proximité où l’atelier est un laboratoire qui laisse libre cours à l’intuition. « Nous approchons de façon intuitive. Nous recherchons quelque chose, puis une porte s’ouvre, et nous découvrons un univers à exploiter d’une autre façon en allant plus loin », explique Ander Ugarte.
« Nous introduisons des éléments, des codes historiques de la maison et, comme une recette, il faut trouver le juste équilibre entre l’objet en soi, la marque et l’histoire de celle-ci. Et ça, c’est le style Tudor. Le fait, par exemple, de mettre un bout d’aiguille rouge sur un modèle peut tout changer. »

Heritage Black Bay Bronze de Tudor
La nouvelle Heritage Black Bay Bronze en est une belle illustration. Le designer avait envie de décliner ce modèle historique en bronze. « Il y a de nombreux bronzes, tous différents. Lequel choisir, lequel nous convient, lequel passe les tests ? », explique Ander Ugarte. Eric Pirson poursuit : « La maison n’a jamais fait de bronze, on partait donc de zéro. Ander avait une contrainte supplémentaire : nous souhaitions une montre patinée, qui vive. Or cela ne correspondait pas à l’ADN de Tudor, à la fiabilité typique de l’offre de la marque. Nous avons donc travaillé sur un alliage qui donne une patine et où sont annihilés certains risques liés à la fiabilité ou à la durée dans le temps. » Ander Ugarte renchérit : « Ce projet a demandé beaucoup de temps (trois ans) et de travail. Nous avons choisi une matière que nous avons soumise à des tests très poussés. Nous voulions une patine homogène, pas une qui ait l’air sale ou tachée. C’était là un argument technique très important et, une fois qu’on a trouvé le bon alliage potentiel, il y a eu tout le processus industriel.»
