La cérémonie du thé

La cérémonie du thé (Chanoyu) est notre premier atelier. On nous invite à nous asseoir, à genoux ou en tailleur, sur les nattes qui tapissent le sol. Nos corps alignés forment un U devant lequel le Maître, vêtu d’un costume traditionnel inspiré du kimono, prend place à son tour. À ses pieds, sont réunis les quelques ustensiles (pots, marmites, fouet…) qu’il utilisera.

Le silence règne. La préparation est une étape essentielle de l’initiation et elle implique une grande concentration, pour ne pas dire du recueillement. Le Maître de cérémonie nous remercie d’être venus. Il nous invite à ressentir au plus profond de nous cette expérience en prenant réellement conscience du lieu où nous nous trouvons, des hôtes, des autres invités, du matériel nécessaire à la préparation du thé, de la saison, de la nature et de la beauté… et d’établir, dans le respect et l’harmonie, une profonde communication entre chacun d’eux. Cela implique une pureté d’âme et d’esprit. Celle-ci s’acquiert en étant concentré sur nous-mêmes et connectés au zen du temple. Il formule l’adage « ichi-go ichi-e », « un moment, une opportunité ». Il faut recevoir cet instant précis comme un trésor car il est unique et ne se produira pas. Cette spiritualité se retrouve dans les quatre vertus de la cérémonie du thé : l’harmonie « wa », le respect « kei », la pureté « sei » et la tranquillité « jaku ». Wakeisei Jaku.

Trois jeunes serviteurs en tenue traditionnelle nous apportent un gâteau vert à pâte molle qu’ils déposent devant chacun de nous sur une feuille de papier (kaishi) avec un bâtonnet de bois en guise de couteau. Le thé, associé à ce goût sucré, est réputé meilleur. Nous les remercions d’une inclinaison du buste et d’un « arigato gozaymasu » avant de commencer la dégustation.

La Cérémonie du thé enseigné par un Maître du thé, au Temple Taizo-in, Kyoto, Japon
Ils nous apportent ensuite un premier bol contenant du thé vert âpre et épais, puis un deuxième, contenant un thé plus léger. On nous explique leur technique de fabrication et de cuisson, la distinction entre le « raku rouge» et le « raku noir», entre les bols réservés à l’hiver (leur bord haut conserve davantage la chaleur du liquide) et ceux faits pour l’été…
Puis vient l’apprentissage de la gestuelle : la main droite tient le bol en l’enveloppant bien. La position doit être stable. Puis on place la main gauche sous le bol pour porter celui-ci à nos lèvres.
Nous nous appliquons dans l’exécution de ce rituel, et à la fin le Maître nous remercie pour le temps que nous venons de partager ensemble. Nous le saluons à notre tour avec reconnaissance.